Comment sortir de la souffrance pour être plus créative ? Interview Marie Schils

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Le Travail de Byron Katie est une méthode d‘auto-questionnement permettant de quitter nos pensées qui nous causent de la souffrance.

Mais en quoi est-ce important de se débarrasser des ces pensées pour pouvoir libérer notre potentiel créatif ?

Nos pensées de souffrance sont un frein pour accéder à notre créativité, à notre potentiel créatif. Les émotions comme la peur, la colère, la honte, la tristesse sont des émotions qui vont nous empêcher de faire le pas et détruire doucement notre estime de nous. La créativité s’offre pleinement à nous lorsque les choses sont fluides, que nous sommes sereines et en pleine situation de confiance ; bref, quand tout va pour le mieux. Comme l’a dit Chögyam Trungpa dans son livre Dharma et créativité :

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Comment sortir de la souffrance ? Traiter nos pensées de souffrance ?

En 1986, Byron Katie avait des dépressions récurrentes jusqu’au jour où elle s’est sentie « guérie », apaisée, et ce, pour le restant de sa vie. Depuis, elle transmet cette méthode, traduite en 37 langues, à travers 5 livres (dont un destiné aux enfants) ainsi qu’à travers de nombreuses conférences et stages. Pour celles que cela intéresse, il y’a énormément de contenu disponible sur Youtube et sur son site officiel.

Dans le cadre d’un stage de deux jours, j’ai eu l’occasion d’interviewer Marie Schils, facilitatrice certifiée du Travail de Byron Katie depuis 2015 et Présidente de l’association francophone pour ce même Travail.

Voici un petit reportage de notre rencontre ici :

Les étapes pour sortir de nos pensées de souffrance

La méthode de Byron Katie est d’auto questionner une pensée à travers 4 questions.
On prend un concept, une pensée qui nous cause de la souffrance lorsque l’on se rappelle d’une situation précise. En remémorant la situation, nous devons alors nous poser, dans l’ordre, les questions suivantes :

1. Est-ce que c’est vrai ?

2. Est-ce que je peux être absolument certaine que c’est vrai ?

3. Comment je réagis quand je crois cette pensée ?

4. Qui est-ce que je serais sans cette pensée ?

Pour chaque question, nous somme observatrices de ce qui se passe en nous émotionnellement et physiquement.

Ensuite, lorsque cette première série de question a été traitée, il y a les retournements: vers soi-même, vers l’autre, vers l’opposé et mot inversé.

Par exemple, si nous prenons « Paul m’énerve », cela donne :

  • Vers soi-même : « Je m’énerve moi-même »
  • Vers l’autre : « J’énerve Paul »
  • Vers l’opposé : « Paul ne m’énerve pas »
  • Avec le mot inversé : « Paul m’apaise »

Le mieux est de trouver des exemples concrets, de préférence dans la situation qui nous fâche. Cela peut-être des exemples où la parcelle de vérité est très fine.

Retranscription et synthèse des propos de l’interview de Marie Schils.

 

Quelle est l’efficacité du Travail de Byron Katie sur nos pensées de souffrance ?

« La personne elle-même trouve des exemples. Si quelqu’un se trouve nul, les autres, un thérapeute, ont beau lui dire que ce n’est pas le cas, la personne ne va pas le croire. En faisant le Travail sur « je suis nulle », à un moment il y a le retournement « je suis géniale » et la personne elle-même va trouver des exemples. Ça s’inscrit quelque part et ça va avoir un autre effet. »

Le Travail sur sa souffrance est-il un jeu d’enfant ?

« Il y a une partie où c’est simple (les quatre questions et les retournements). Ce qui devient plus subtile, c’est de vraiment rester dans la situation, dans la phrase de départ. Notre mental a tendance à vouloir prouver qu’il a raison, à trouver ça insignifiant : « pourquoi est ce que je passerai du temps à ça ? ». Ce sont tous les pièges qui font que l’on s’éloigne du Travail et qui le rendent inefficace. »

Le Travail se fait individuellement ou en stage. Quelle est la différence ?

« Toutes les ressources sont sur le site de Byron Katie gratuitement. On peut donc le faire seule. Maintenant, quand on fait un stage, on est immergée dedans. Le cadre est bien délimité et donc ça aide à rester sur notre fiche. Grâce aux autres du groupe, ça aide à voir qu’on n’est pas seule à avoir des pensées. Qu’il y a des pensées que les autres ont aussi. Quand quelqu’un d’autre fait le Travail, ça travaille en nous en même temps. On apprend des petites subtilités. »

Que faire pour les pensées de souffrance fortement chargées en émotion ?

Dans certaines vidéos, on voit une personne qui commence sa phrase par « je suis triste parce que j’ai un cancer » et au retournement final, la dernière phrase c’est « je me réjouis d’avoir un cancer ». Est-ce que pour ce genre de situation tu recommandes un accompagnement ?

« Ça dépend d’une personne à l’autre. Pour les choses qui sont émotionnellement plus chargées, ou pour les pensées qui tournent en tête depuis longtemps comme un disque rayé, qu’on a lutté contre et que ça ne marche pas, alors c’est bien de se faire aider. Vous pouvez trouver les liens vers les facilitateurs certifiés sur le site de Byron Katie comme sur le site de l’association francophone. »

Quelle qualité est-elle nécessaire pour faire le Travail ?

« Un esprit ouvert. »

En quoi effectuer le Travail ; débloquer sa souffrance va nous aider à être plus créatifs ? Témoignages :

 

Marie Shils 

« Mes obstacles à la créativité, ce que je crois être négatif par rapport à ma créativité, mes résistances à montrer ce que je fais, peuvent être traitées lors d’un stage, à la carte. »

Maya

« Avant le Travail, je doutais beaucoup de moi, je n’étais pas en soutien avec moi. Je ne mettais pas mon énergie dans cette créativité, dans tout mon potentiel et j’ai vraiment l’impression que grâce au Travail, j’ai ouvert des portes de mon potentiel. Des portes qui étaient déjà là mais auxquelles je n’accédais pas. Maintenant j’ai toute l’énergie pour mettre ça en route. Je découvre des facettes de moi que je n’avais pas encore découvert. »

Sonia 

« J’aime les arts, sous toutes ses formes, que ce soit dans la cuisine, la peinture dans la sculpture, le piano, le chant, le théâtre… Je dirais que j’aborde cette part de créativité avec plus de légèreté et d’ouverture et ça m’apporte plus d’envie de créer différemment. Si je me sens stressée et que j’investis ma pensée et que j’arrive à un résultat qui me permet de ne plus être stressée, ça va changer ma façon de chanter. Ça va m’apporter une façon différente d’aborder une peinture, je vais choisir de travailler une musique et pas une autre. Ça a un impact à ce niveau-là aussi. »

René 

« Tout part de la vision de départ que toute notre vie est créée par notre mental. Donc si je remets en question mon mental, je change ma vie aussi. Et automatiquement la créativité au quotidien. On est plus détendu, moins crispé, la créativité se manifeste dans sa manière de vivre, dans notre manière d’être tout simplement. »

Brigitte 

« Avec le Travail j’ai un outil que j’utilise quotidiennement et qui m’aide à lâcher plus vite, notamment dans les relations difficiles. Ça me permet de me rendre plus détendue, plus vite redétendue. Le fait que je sois plus détendue me permet de moins me prendre la tête, d’être plus spontanée. J’ai plus d’idées qui ne viennent pas de la tête, qui sont plus spontanées, plus originales, parfois plus inattendues, et ça met plus de vie, de pétillance dans ma vie. »

Ce qu’il faut retenir de l’article

La souffrance est un frein à notre créativité éveillée (lire l’article Dharma et créativité). Afin de créer des arts et des projets conscients et joyeux, c’est à l’artiste ou l’entrepreneure de faire un travail sur elle-même. La méthode d’auto-questionnement de Byron Katie donne à notre cerveau une structure afin de « casser » certaines de nos pensées de souffrance. Elle se structure par quatre questions et quatre retournements.

Les questions :

1. Est-ce que c’est vrai ?

2. Est-ce que je peux être absolument certaine que c’est vrai ?

3. Comment je réagis quand je crois cette pensée ?

4. Qui est-ce que je serais sans cette pensée ?

Les retournements :

  • Vers soi-même
  • Vers l’autre
  • Vers l’opposé
  • Avec le mot inversé

Merci pour votre lecture. N’hésitez pas à mettre en commentaire ce que vous pensez de l’article. N’oubliez pas vos deux tutoriels vidéo « Valorisez votre Créativité » pour des méthodes et astuces afin de favoriser l’émergence de vos idées créatives :).

Pour plus de contenus, vous pouvez aussi me suivre sur Youtube, ma page Facebook, ou Instagram.

10 Comments

  • Christine dit :

    Merci pour cet article clair et bien construit. Je ne connaissais pas Byron Katie, vous me l’avez fait découvrir

  • Lola Plumeti dit :

    Hello ! Je me retrouve un peu dans cet article, je sens bien que mes émotions et ma créativité sont étroitement liées. Il y a des jours où je suis très détendue et ces jours là sont les plus propices à faire émerger de nouvelles idées. Il est donc difficile de trouver l’inspiration certains jours de stress. Les questions proposées dans l’article me semblent tout à fait intéressantes pour apprendre à relativiser.

    • Serena Carniel dit :

      Ouiii c’est également mon point de vue, je ne pense pas que ce qu’on va créer un jour « de stress » aura la même qualité qu’un jour où c’est plus fluide 🙂 merci pour le commentaire 🙂

  • marie dit :

    Très interessant! c’est toujours important de se poser pour réfléchir sur soi-même. Et les questions sont un très on guide. merci beaucoup!

    • Serena Carniel dit :

      Merci 🙂 le jour où j’ai découvert cette méthode et que je l’ai appliquée, j’étais juste bluffée par ce que je venais d’apprendre. On peut vraiment remettre en cause toutes nos pensées et sélectionner celles qui nous vont le mieux 🙂

  • Un article très intéressant que j’ai pris plaisir à découvrir. Je ne connaissais pas Byron Katie, ses livres ou sa « méthode » de questionnement.

    En tous cas, c’est un sujet qui me parle. Je suis en pleine remise en question concernant pour emploie, mais j’ai l’impression de ne pas être capable de me lancer dans un changement de voie. Je vais faire des recherches et pourquoi pas me procurer un de ses livres, et répondre à ces questions ?!

    Merci de la découverte, belle journée !

    • Serena Carniel dit :

      Si le sujet t’inspire, il y’a le livre  » Aimer ce qui est  » qui reprend bien les quatre questions et la méthode pas à pas 🙂 Je te souhaite en tout cas de belles réflexions pour ton emploi et un chemin qui se trace à ta convenance.

  • Marion dit :

    Wouaaaaouuuuh je suis bouche bée !
    Superbe article !
    J’aime beaucoup la structure ! Avec la vidéo !
    Tu expliques Vraiment bien !
    Il y a pas mal de phrases qui m’ont interpellées et amené à réfléchir ! 
    Merci beaucoup !!
    Continue comme ça !

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